Il existe un mythe selon lequel les éléphants ont peur des souris. C’est faux, car comme on dit, les grosses bêtes n’ont pas peur des petites.
Pourquoi aurions-nous peur d’une souris ou même d’un rat, si ce n’est que pour une raison pratique de salubrité?
Mais la peur est une émotion, ce n’est pas une réaction rationnelle. Pourquoi ressentir une réaction émotive de peur, qui peut s’accompagner de haine et de dégoût, envers un petit animal vulnérable, pratiquement sans défense, qui ne cherche qu’à survivre dans un monde hostile ?
La peur de l’inconnu
L’inconnu peut surprendre et nous faire perdre le contrôle. C’est sans doute le plus pertinent des facteurs explicatifs de cette phobie. Nous aimons garder un contrôle sur notre environnement, sur sa salubrité, sur les risques de maladie.
Comme on sait que les souris et les rats sont vecteurs de maladies transmissibles chez les humains, il est donc normal que le public emploi les exterminateurs de souris et cherche à les éliminer.
Contexte de sa présence
Le même rat présent dans un zoo, dans une cage, n’éveillera pas les mêmes émotions que si vous le surprenez dans votre garde-manger. Et comme certains de ces petits rongeurs peuvent être agressifs et mordre, on pourra certainement ressentir un certain niveau de crainte, de vigilance ou même d’alerte.
Comme on ne connait pas la provenance de l’intrus, s’il est seul, s’il se reproduit allègrement dans les cloisons, s’il est le président en titre d’une colonie, on peut se mettre à générer des scénarii catastrophes en série.
Ces scénarii alimenteront une peur qui elle-même viendra nourrir notre soif d’anticipation morbide…
Obsession de la propreté ?
Beaucoup de maladies, parfois mortelles, peuvent être causées par un manque d’hygiène. Apercevoir une souris dans son habitation n’est pas anodin ou banal. En mangeant, les souris contaminent notre nourriture par leur salive, et leurs excréments sont une source de contamination très pathogène.
La peur des souris n’est donc pas seulement irrationnelle ou de type obsessionnel. Elle s’appuie sur des causes rationnelles. Mais la peur peut être exagérée, et peut s’exprimer par une réaction démesurée.
Qu’est-ce qui explique cette réaction de panique chez certains?
Lorsqu’on questionne ces personnes phobiques, (musophobiques )on retrouve souvent des enjeux non résolus.
La peur de la souris est un symptôme. La souris déclenche une séquence mnésique, une représentation affective refoulée.
À la source, on retrouve des problématiques de contrôle.
Par exemple, un enfant ayant vécu sous un style parental strict et rigide pourra amener cette personne à se créer une bulle qui viendra exclure toute forme d’imprévu.
Chez certaines personnes, la perception d’une souris viendra ranimer de vieux souvenirs à la mémoire.
Rapidement, le champ de conscience se trouvera submergé de réminiscences liées à des traumatismes passés.
Pour la plupart des individus, toutefois, la présence de souris signifie surtout un tracas de plus. Les gens connaissent bien les ravages que peuvent faire ces rongeurs, et ils chercheront surtout à s’en prémunir.
La souris représente alors de l’énergie et du travail à consacrer à un nouveau problème imprévu.
La souris, une représentation sympathique
On se demandera pourquoi, en même temps, la souris porte une image enfantine et sympathique. Des tonnes de personnages sont figuré par souris lui conférent
De Mickey mouse à Alvin en passant par Ernest et Célestine ou Ratatouille, la souris au cinéma est l’amie des enfants, elles ne suscitent que de l’intérêt positif.
Jerry l’ennemie de Tom, Placide et Museau de la bande dessinée ou Géronimo Stilton en littérature enfantine véhiculent la même image.
Le paradoxe est ainsi que les enfants sont rarement victime de cette phobie qui ne développerait que vers 12 ans moment où la part d’imaginaire s’estompe pour laisser place à l’adolescence.
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